L'analyse de l'activité d'une entreprise au travers du compte de résultat suffit-elle au banquier pour apprécier objectivement son risque ?
ITB Lyon 2014 2016 :: LA FINANCE D’ENTREPRISE :: Question 39 : L’analyse de l’activité d’une entreprise au travers du compte de résultat suffit-elle au banquier pour apprécier objectivement son risqu
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L'analyse de l'activité d'une entreprise au travers du compte de résultat suffit-elle au banquier pour apprécier objectivement son risque ?
L’analyse de l’activité d’une entreprise fait parti des missions confiées à un chargé d’affaires. L’objectif et la responsabilité du banquier, dans ce cadre là, est de bien connaître son client, de manière à apprécier objectivement (c'est-à-dire en prenant un maximum de recul sur la relation professionnelle, et sans influence extérieure)
La gestion du risque va donc imposer au banquier de se poser différentes questions: L'entreprise est elle solide? Son activité est elle rentable? L'entreprise aura t elle la capacité à rembourser ses prêts? Ainsi, son analyse, selon différentes approches, lui permettra d’appréhender au mieux, et d’anticiper au maximum l’ensemble des risques auxquelles l’entreprise puisse être confrontée.
1/ L’analyse de l’environnement économique d’une entreprise
Tout d’abord, avant de se plonger dans les chiffres, il sera nécessaire de prendre une certaine hauteur sur l’entreprise de manière à obtenir un point de vue global sur son environnement, son organisation et son fonctionnement.
1. Définir l’identité du client :
L’historique (création, reprise, entreprise familiale)
La forme juridique (société, EI)
L’évolution et le contrôle du capital
L’implantation géographique
L’organisation
Le principal animateur : le dirigeant. Son profil, âge, régime matrimonial, problématique de succession en cas de décès, son patrimoine personnel
2. L’analyse de l’activité :
Les produits : caractéristiques, répartition de l’activité, position du produit sur le marché
Positionnement de l’entreprise dans sa filière: notoriété, niveau de qualité
Marché : état du marché (en croissance, stagnant, en baisse)
Niveau et pression de la concurrence: nombreuse, faible,...
Clients : types de clients et nombre pour la répartition du risque, délai et mode de paiements, qualité des clients
Fournisseurs : division du risque, délais de paiement accordé, qualité, sous-traitance
3. Les moyens mis en œuvre :
Les moyens d’exploitation : propriétaire/locataire, état du matériel, des immo, assurances nécessaires
Les moyens humains : nombre des effectifs et leur évolution, qualification, climat social
Les moyens financiers : étude du fonctionnement du compte, les relations bancaires (multi bancarisée?), les concours existants, sollicités (leur nature, leurs intérêts, leur retombées,...), les garanties en place ou à prendre
4.La stratégie du dirigeant : sa politique, ses projets, sa stratégie
2 / L’analyse financière de l'entreprise:
1. L’analyse de l’activité et de la rentabilité :
Ici intervient l’analyse du compte de résultat de manière à comprendre le déroulement de l'activité sur le dernier exercice, en comparaison avec les exercices antérieurs. Il permet de savoir ce que l'entreprise à gagné ou perdu et dans quelles conditions.
On retrouve dans ce document la rentabilité dégagée par l'activité avec une ventilation des chiffres selon différents niveau d'analyse: l'exploitation, la partie financière, la partie impôt et l'exceptionnel.
Le chiffre d'affaires est le point de départ de l'analyse, mais il faut savoir comment il est constitué (développement des volumes ou de la marge?) et s'il résulte de la mise en œuvre des moyens de l'entreprise (capacité de production et personnel). Il est essentiel de savoir ce que l'entreprise dégage comme premier niveau de résultat en dehors de toute politique d'investissement ou de provisionnement de dépréciations, et de constater ensuite les différents niveaux de résultat (d'exploitation, courant, et exceptionnel). Pour ensuite se poser la question suivante: que reste-il au final à l'entreprise comme revenus? C'est la notion de Capacité d'autofinancement qui en découle. La CAF est un résultat analysé de près par les banque car ce résultat doit être suffisant pour permettre à l'entreprise de couvrir ses risques (les dotations aux amortissements et provisions), de financer ses investissements, de rémunérer ses associés (dividendes), de renforcer sa structure (par une conservation de ses résultats) et enfin, rôle essentiel: c'est sur elle que comptent les prêteurs pour se faire rembourser les crédits.
2. L’analyse de la structure financière : grâce à un document comptable: le bilan
Le bilan est la photographie de la situation de l'entreprise à une date donnée en fin d'exercice.
Il traduit ce que l'entreprise possède (l'actif) c'est à dire ses moyens de production, ses biens, et ses créances sur les tiers, et ce qu'elle doit (le passif) c'est à dire l'ensemble des ressources dont elle dispose.
Par exemple, il sera possible de constater grâce à ce document si le fond de roulement assure à l'entreprise les ressources nécessaires et suffisantes pour faire face à ses besoins de financements nés du cycle d'exploitation (le BFR). Si le FDR est suffisamment important pour assurer une marge de sécurité à l'entreprise..
3. Autres documents et outils permettant l'analyse du risque:
> Les ratios: l'élaboration du bilan en grandes masses et des soldes intermédiaires de gestion ont pour objectif d'amener les documents comptables vers une logique plus économique et financière. En s'appuyant sur ces retraitements, les banques vont utiliser différents ratios pour compléter leur analyse, en comparant certains résultats entre eux, et leur évolution.
Ratio de solvabilité (Fonds Propres / Total bilan)
Endettement de la structure (Dettes structurelles / Ressources Propres <1
> L'annexe aux états financiers: l'annexe est un document de synthèse qui fournit des explications complémentaires pour une meilleure compréhension du bilan et du compte de résultat:
- précisions et indications les provisions
- l'état des amortissements et les pertes de valeur
- précisions sur les crédits baux
- échéances des créances et des dettes
- ventilation du chiffre d'affaire par catégories d'activité, par marchés géographiques
- perte de valeur de stock
- règlement de litiges,...
L'analyse seule du compte de résultat trouvera vite ses limites: il ne nous dira pas si les produits vendus sont de qualité, si le personnel est bien formé, si l'encadrement est compétent. Il ne nous renseigne pas non plus sur la situation de l'entreprise par rapport à son marché.
Il sera donc nécessaire, pour appréhender objectivement le risque engagé face à une entreprise, d'étendre l'analyse financière à d'autres documents comptables et financiers, mais préalablement, d'effectuer en liaison l'analyse économique de l'entreprise, pour répondre à un souci de rigueur et de justesse dans la démarche du banquier.
La gestion du risque va donc imposer au banquier de se poser différentes questions: L'entreprise est elle solide? Son activité est elle rentable? L'entreprise aura t elle la capacité à rembourser ses prêts? Ainsi, son analyse, selon différentes approches, lui permettra d’appréhender au mieux, et d’anticiper au maximum l’ensemble des risques auxquelles l’entreprise puisse être confrontée.
1/ L’analyse de l’environnement économique d’une entreprise
Tout d’abord, avant de se plonger dans les chiffres, il sera nécessaire de prendre une certaine hauteur sur l’entreprise de manière à obtenir un point de vue global sur son environnement, son organisation et son fonctionnement.
1. Définir l’identité du client :
L’historique (création, reprise, entreprise familiale)
La forme juridique (société, EI)
L’évolution et le contrôle du capital
L’implantation géographique
L’organisation
Le principal animateur : le dirigeant. Son profil, âge, régime matrimonial, problématique de succession en cas de décès, son patrimoine personnel
2. L’analyse de l’activité :
Les produits : caractéristiques, répartition de l’activité, position du produit sur le marché
Positionnement de l’entreprise dans sa filière: notoriété, niveau de qualité
Marché : état du marché (en croissance, stagnant, en baisse)
Niveau et pression de la concurrence: nombreuse, faible,...
Clients : types de clients et nombre pour la répartition du risque, délai et mode de paiements, qualité des clients
Fournisseurs : division du risque, délais de paiement accordé, qualité, sous-traitance
3. Les moyens mis en œuvre :
Les moyens d’exploitation : propriétaire/locataire, état du matériel, des immo, assurances nécessaires
Les moyens humains : nombre des effectifs et leur évolution, qualification, climat social
Les moyens financiers : étude du fonctionnement du compte, les relations bancaires (multi bancarisée?), les concours existants, sollicités (leur nature, leurs intérêts, leur retombées,...), les garanties en place ou à prendre
4.La stratégie du dirigeant : sa politique, ses projets, sa stratégie
2 / L’analyse financière de l'entreprise:
1. L’analyse de l’activité et de la rentabilité :
Ici intervient l’analyse du compte de résultat de manière à comprendre le déroulement de l'activité sur le dernier exercice, en comparaison avec les exercices antérieurs. Il permet de savoir ce que l'entreprise à gagné ou perdu et dans quelles conditions.
On retrouve dans ce document la rentabilité dégagée par l'activité avec une ventilation des chiffres selon différents niveau d'analyse: l'exploitation, la partie financière, la partie impôt et l'exceptionnel.
Le chiffre d'affaires est le point de départ de l'analyse, mais il faut savoir comment il est constitué (développement des volumes ou de la marge?) et s'il résulte de la mise en œuvre des moyens de l'entreprise (capacité de production et personnel). Il est essentiel de savoir ce que l'entreprise dégage comme premier niveau de résultat en dehors de toute politique d'investissement ou de provisionnement de dépréciations, et de constater ensuite les différents niveaux de résultat (d'exploitation, courant, et exceptionnel). Pour ensuite se poser la question suivante: que reste-il au final à l'entreprise comme revenus? C'est la notion de Capacité d'autofinancement qui en découle. La CAF est un résultat analysé de près par les banque car ce résultat doit être suffisant pour permettre à l'entreprise de couvrir ses risques (les dotations aux amortissements et provisions), de financer ses investissements, de rémunérer ses associés (dividendes), de renforcer sa structure (par une conservation de ses résultats) et enfin, rôle essentiel: c'est sur elle que comptent les prêteurs pour se faire rembourser les crédits.
2. L’analyse de la structure financière : grâce à un document comptable: le bilan
Le bilan est la photographie de la situation de l'entreprise à une date donnée en fin d'exercice.
Il traduit ce que l'entreprise possède (l'actif) c'est à dire ses moyens de production, ses biens, et ses créances sur les tiers, et ce qu'elle doit (le passif) c'est à dire l'ensemble des ressources dont elle dispose.
Par exemple, il sera possible de constater grâce à ce document si le fond de roulement assure à l'entreprise les ressources nécessaires et suffisantes pour faire face à ses besoins de financements nés du cycle d'exploitation (le BFR). Si le FDR est suffisamment important pour assurer une marge de sécurité à l'entreprise..
3. Autres documents et outils permettant l'analyse du risque:
> Les ratios: l'élaboration du bilan en grandes masses et des soldes intermédiaires de gestion ont pour objectif d'amener les documents comptables vers une logique plus économique et financière. En s'appuyant sur ces retraitements, les banques vont utiliser différents ratios pour compléter leur analyse, en comparant certains résultats entre eux, et leur évolution.
Ratio de solvabilité (Fonds Propres / Total bilan)
Endettement de la structure (Dettes structurelles / Ressources Propres <1
> L'annexe aux états financiers: l'annexe est un document de synthèse qui fournit des explications complémentaires pour une meilleure compréhension du bilan et du compte de résultat:
- précisions et indications les provisions
- l'état des amortissements et les pertes de valeur
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Il sera donc nécessaire, pour appréhender objectivement le risque engagé face à une entreprise, d'étendre l'analyse financière à d'autres documents comptables et financiers, mais préalablement, d'effectuer en liaison l'analyse économique de l'entreprise, pour répondre à un souci de rigueur et de justesse dans la démarche du banquier.
CHAUDORGE GREGORY- Invité
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