Quelles sont les similitudes entre les activités de la banque et celles de l'assurance ?
ITB Lyon 2014 2016 :: L’ENTREPRISE BANQUE :: Question 26 : Quelles sont les similitudes entre les activités de la banque et celles de l'assurance ?
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Quelles sont les similitudes entre les activités de la banque et celles de l'assurance ?
Introduction
L’informatisation et le développement de la monétique ont marqué un véritable tournant dans le domaine bancaire. Dans un souci de rentabilité de leur structure et de leur personnel, les banques ont été amenées à déployer d’autres activités, dont l’assurance.
Fortement concurrencées, les compagnies d’assurances se sont adaptées en diversifiant leurs activités. Leur développement s’est traduit par un rapprochement du secteur bancaire vers la fin des années 1990.
A ce titre, nous avons assisté à l’émergence de nouveaux concepts de « bancassurance » et « d’assurfinance ».
Ces deux métiers présentent de véritables similitudes, d’une part dans leurs activités et leurs risques et d’autre part, dans leurs organismes de tutelle et leurs ratios de gestion.
1) Activités et risques
a) Des similitudes dans leurs activités
Les sociétés d’assurance doivent couvrir des évènements aléatoires dont la survenance n’est pas certaine (accident) ou des évènements certains dont la date est aléatoire (décès). Cela rejoint la banque de détail, où les dépôts de la clientèle doivent être restitués à échéance aléatoire (épargne à vue) ou à échéance contractuelle (épargne à terme).
De plus, elles doivent rentabiliser les fonds confiés, aux banques sous forme de dépôts et aux assurances sous forme de primes. Pour ce faire, les banques de détail emploie essentiellement sur le marché du crédit, sur le marché monétaire et pour une moindre part, sur le marché financier pour compte propre. Les assurances quant à elles, investissent sur le marché des obligations, des actions et pour une faible part, sur les marchés de l’immobilier et monétaire. Ces dernières constituent le premier investisseur en France.
Banquiers et assureurs ont aujourd’hui des cibles de clientèle très semblables et très larges. De la sorte, par le système de mandat, beaucoup d’assureurs vendent des instruments financiers et des prêts, alors que les banquiers se sont mis à commercialiser massivement des produits d’assurance dommage (IARD).
Le banquier, comme l’assureur, s’est trouvé de plus en plus soumis aux règles du droit de la consommation : information contractuelle, délai de rétractation…
Sur certains produits de leur activité, banquiers et assureurs sont si proches qu’ils sont directement concurrent, tel que dans le domaine des garanties : garanties sur marchés publics et privés, garanties financières de certaines activités. Ces garanties sont délivrées indifféremment par des banques ou des compagnies d’assurance.
L’exemple le plus frappant du rapprochement de deux secteurs porte sur l’activité d’assurance-vie. Issue sans ses formes actuelles, d’une combinaison de l’assurance du « risque de vie » et du « risque de décès », sa diffusion a été assurée par les banques au début des années 1980.
Sur les marchés financiers, banquiers et assureurs sont deux acteurs majeurs. Le transfert des risques de crédit, des banques vers les assurances, sur le marché des dérivés a même constitué une préoccupation des autorités de contrôle.
b) Des risques communs à tous les financiers
La gestion de l’actif et du passif est identique en banque et en assurance et génère un risque financier. L’adossement de ressources et d’emplois de durées, de taux, d’actifs voire de monnaies différentes, induit des risques de dépréciation d’actifs, de taux et de change.
De plus, ces deux secteurs d’activité sont confronté au risque opérationnel dans des dossiers où il y a un risque de conflit juridique. Il s’agit de la coassurance qui ressemble aux pratiques bancaires dans le cadre du financement d’importants dossiers ou d’émission de titres. Cela concerne également la réassurance qui s’identifie dans le domaine bancaire à la pratique des contre-parties.
Enfin, pour être en mesure de couvrir les risques inhérents à leurs activités, les banques et assurances sont amenées à provisionner.
2) Un dispositif sécuritaire proche de celui des banques
Le secteur de l’assurance intègre un grand nombre de contraintes réglementaires, du même type que celles des banques. L’objectif étant de garantie leur solvabilité.
a) Les ratios
A ce titre, elles doivent se conformer à des règles de répartition (ex : maxi 65 % en actions, 10 % en prêt et 25 % en immobilier) et de dispersion, qui vise à limiter les engagements pris sur un actif donné (ex : un immeuble ne doit pas représenter plus de 10 %).
Tout comme Bâle III pour les banquiers, les assureurs doivent se soumettre aux normes de Solvency II (ou Solvabilité II). Cette réforme réglementaire européenne a pour objectif de mieux adapter les fonds propres des compagnies d’assurance et de réassurance, aux risques qu’elles encourent dans leurs activités.
De plus, elles sont également concernées par les normes IFRS. Obligatoires depuis 2005 en Europe pour les sociétés cotées, elles ont entraîné une profonde modification de la communication financières des sociétés, à la fois sur le fond et sur la forme.
b) L’autorité de tutelle
En 2010, la fusion des autorités d’agrément et de contrôle de la banque et de l’assurance, a créée l’autorité de contrôle prudentiel.
L’ACP est une autorité de tutelle compétente pour les établissements de crédit, les sociétés d’investissement et les compagnies d’assurances. Elle veille à leur situation financière, ainsi qu’au respect de leurs obligations législatives et réglementaires. Elle est garante de la solvabilité et de la liquidité des établissements qu’elle contrôle. A défaut, elle peut prendre des mesures conservatoires ou disciplinaires.
Conclusion
Le rapprochement des sociétés d’assurance et des banques est dû aux multiples similitudes de leurs activités. L’étroitesse des liens entre les deux secteurs ne cesse de se vérifier. En effet, certains groupes font les choix de la coopération entre banquier et assureur (MAAF et Banque Populaire). Certains réseaux bancaires créent ou acquièrent des filiales d’assurance (Crédit Agricole et Prédica, Caisse d’Epargne et Ecureuil-Vie).
Ces deux secteurs d’activité ont suivi deux voies parallèles. Cependant, la fongibilité des leurs activités ne doit pas être tenue pour évidente car les risques pris sont très différents.
L’informatisation et le développement de la monétique ont marqué un véritable tournant dans le domaine bancaire. Dans un souci de rentabilité de leur structure et de leur personnel, les banques ont été amenées à déployer d’autres activités, dont l’assurance.
Fortement concurrencées, les compagnies d’assurances se sont adaptées en diversifiant leurs activités. Leur développement s’est traduit par un rapprochement du secteur bancaire vers la fin des années 1990.
A ce titre, nous avons assisté à l’émergence de nouveaux concepts de « bancassurance » et « d’assurfinance ».
Ces deux métiers présentent de véritables similitudes, d’une part dans leurs activités et leurs risques et d’autre part, dans leurs organismes de tutelle et leurs ratios de gestion.
1) Activités et risques
a) Des similitudes dans leurs activités
Les sociétés d’assurance doivent couvrir des évènements aléatoires dont la survenance n’est pas certaine (accident) ou des évènements certains dont la date est aléatoire (décès). Cela rejoint la banque de détail, où les dépôts de la clientèle doivent être restitués à échéance aléatoire (épargne à vue) ou à échéance contractuelle (épargne à terme).
De plus, elles doivent rentabiliser les fonds confiés, aux banques sous forme de dépôts et aux assurances sous forme de primes. Pour ce faire, les banques de détail emploie essentiellement sur le marché du crédit, sur le marché monétaire et pour une moindre part, sur le marché financier pour compte propre. Les assurances quant à elles, investissent sur le marché des obligations, des actions et pour une faible part, sur les marchés de l’immobilier et monétaire. Ces dernières constituent le premier investisseur en France.
Banquiers et assureurs ont aujourd’hui des cibles de clientèle très semblables et très larges. De la sorte, par le système de mandat, beaucoup d’assureurs vendent des instruments financiers et des prêts, alors que les banquiers se sont mis à commercialiser massivement des produits d’assurance dommage (IARD).
Le banquier, comme l’assureur, s’est trouvé de plus en plus soumis aux règles du droit de la consommation : information contractuelle, délai de rétractation…
Sur certains produits de leur activité, banquiers et assureurs sont si proches qu’ils sont directement concurrent, tel que dans le domaine des garanties : garanties sur marchés publics et privés, garanties financières de certaines activités. Ces garanties sont délivrées indifféremment par des banques ou des compagnies d’assurance.
L’exemple le plus frappant du rapprochement de deux secteurs porte sur l’activité d’assurance-vie. Issue sans ses formes actuelles, d’une combinaison de l’assurance du « risque de vie » et du « risque de décès », sa diffusion a été assurée par les banques au début des années 1980.
Sur les marchés financiers, banquiers et assureurs sont deux acteurs majeurs. Le transfert des risques de crédit, des banques vers les assurances, sur le marché des dérivés a même constitué une préoccupation des autorités de contrôle.
b) Des risques communs à tous les financiers
La gestion de l’actif et du passif est identique en banque et en assurance et génère un risque financier. L’adossement de ressources et d’emplois de durées, de taux, d’actifs voire de monnaies différentes, induit des risques de dépréciation d’actifs, de taux et de change.
De plus, ces deux secteurs d’activité sont confronté au risque opérationnel dans des dossiers où il y a un risque de conflit juridique. Il s’agit de la coassurance qui ressemble aux pratiques bancaires dans le cadre du financement d’importants dossiers ou d’émission de titres. Cela concerne également la réassurance qui s’identifie dans le domaine bancaire à la pratique des contre-parties.
Enfin, pour être en mesure de couvrir les risques inhérents à leurs activités, les banques et assurances sont amenées à provisionner.
2) Un dispositif sécuritaire proche de celui des banques
Le secteur de l’assurance intègre un grand nombre de contraintes réglementaires, du même type que celles des banques. L’objectif étant de garantie leur solvabilité.
a) Les ratios
A ce titre, elles doivent se conformer à des règles de répartition (ex : maxi 65 % en actions, 10 % en prêt et 25 % en immobilier) et de dispersion, qui vise à limiter les engagements pris sur un actif donné (ex : un immeuble ne doit pas représenter plus de 10 %).
Tout comme Bâle III pour les banquiers, les assureurs doivent se soumettre aux normes de Solvency II (ou Solvabilité II). Cette réforme réglementaire européenne a pour objectif de mieux adapter les fonds propres des compagnies d’assurance et de réassurance, aux risques qu’elles encourent dans leurs activités.
De plus, elles sont également concernées par les normes IFRS. Obligatoires depuis 2005 en Europe pour les sociétés cotées, elles ont entraîné une profonde modification de la communication financières des sociétés, à la fois sur le fond et sur la forme.
b) L’autorité de tutelle
En 2010, la fusion des autorités d’agrément et de contrôle de la banque et de l’assurance, a créée l’autorité de contrôle prudentiel.
L’ACP est une autorité de tutelle compétente pour les établissements de crédit, les sociétés d’investissement et les compagnies d’assurances. Elle veille à leur situation financière, ainsi qu’au respect de leurs obligations législatives et réglementaires. Elle est garante de la solvabilité et de la liquidité des établissements qu’elle contrôle. A défaut, elle peut prendre des mesures conservatoires ou disciplinaires.
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Le rapprochement des sociétés d’assurance et des banques est dû aux multiples similitudes de leurs activités. L’étroitesse des liens entre les deux secteurs ne cesse de se vérifier. En effet, certains groupes font les choix de la coopération entre banquier et assureur (MAAF et Banque Populaire). Certains réseaux bancaires créent ou acquièrent des filiales d’assurance (Crédit Agricole et Prédica, Caisse d’Epargne et Ecureuil-Vie).
Ces deux secteurs d’activité ont suivi deux voies parallèles. Cependant, la fongibilité des leurs activités ne doit pas être tenue pour évidente car les risques pris sont très différents.
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Date d'inscription : 29/01/2015
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