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: Comment peut-on apprécier les moyens mis en œuvre par l’entreprise pour assurer sa politique de croissance ?

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Message par François Jeu 19 Mar - 10:56

Introduction :

Une politique de croissance correspond à une stratégie de développement de l’entreprise, elle crée de la valeur ajoutée par ses propres moyens industriels ou commerciaux.
Cela nécessite pour l’entrepreneur d’avoir une bonne vision du marché car ce sont souvent des investissements lourds qui renforcent la spécialisation de l’entreprise.
Une telle stratégie doit être bien réfléchie pour permettre à l’entreprise de renforcer sa place sur son secteur d’activité et ainsi d’accroître ses parts de marché


Nous verrons dans un premier temps quels sont les déterminants d’une politique de croissance et dans un second temps , comment en apprécier les moyens mis en place.


1. Les déterminants d’une politique de croissance

Les moyens à mettre en place

On peut dire qu’une «entreprise qui croit est une entreprise qui vit« .
On peut considérer que les moyens sont de 3 ordres:
- le développement logistique par l’achat de nouvelles machines ou par l’extension des locaux,
- le développement de l’offre par l’extension d’une gamme de produits ou par un travail de R&D pour sortir un nouveau produit,
-le développement des marchés par la vente à l’étranger ou sur d’autres supports comme Internet
Pour financer les développements, l’entrepreneur peux avoir recours à l’autofinancement ou à l’endettement, ce choix est réalisé en fonctions de ses capacités financières et de ses politiques de distributions des richesses créées.



Anticipations

Avant toute prise de décision , le chef d’entreprise doit faire preuve d’analyse .
Celui-ci devra anticiper, agir ou réagir face aux évolutions de marché pour atteindre ses objectifs.
D’une part, il doit étudier son potentiel de développement ( positionnement, part de marché , concurrence ) et d’autre part vérifier sa structure financière soit suffisamment solide .

Le point de départ d’une politique de croissance réside dans l’existence d’une performance économique réalisée par l‘exploitation de l‘entreprise ( EBE). Cet excédant permettra l’arbitrage entre investissement et financement.
Ensuite quelques agrégats doivent être soulevés
-Que reste -il après couverture des frais fi pour financer la politique de croissance ? L’Excédant de Trésorerie d’Exploitation est il suffisant pour financer les nouveaux besoins généré par l’activité croissante ?

Pour vérifier que le chef d’entreprise a analysé les éléments de base le poussant à exercer sa politique de croissance, nous devons évoquer le seuil de rentabilité et le point mort .
Le seuil de rentabilité permet de valider le réalisme d’un projet, car on peut le traduire concrètement; CA à atteindre pour lequel l‘entreprise ne réalise ni bénéfice ni perte (nb d’heure à facturer , nb d’article à vendre en moyenne) ; Le point mort déterminera la date à partir de laquelle le seuil de rentabilité sera atteint.
Plus tot le point mort sera atteint plus tot la politique de croissance aura atteint son objectif de rentabilité.

Une fois que cette étape est réalisée et que les moyens ont été mis en place, nous pouvons en juger les résultats.


2. Appréciation des moyens mis en œuvre

Au compte de résultat

Le CA doit progresser, il traduit une augmentation du nombre de client ou une augmentation du panier moyens de ses clients actuels. Bien faire le parallèle avec une augmentation des prix de ventes qui ne traduirait aucune croissance .

La marge doit être comparée avec les ventes qui ont dû progresser

La VA doit être surveillée de près afin de vérifier la bonne maîtrise des charges. L’augmentation de la production ne doit pas entamer la rentabilité par un alourdissement disproportionné des charges externes .
Les charges variables évoluent avec l’accroissement de l’activité, nous devons surveiller le taux de marge sur coût variable = marge sur coût variable x100 / CA


L’ EBE reste un critère de reussite de la politique de croissance. En comparaison avec l’année N-1 , celui-ci doit présenter une nette progression pour valider l’atteinte des objectif de la politique mise en place .


Au bilan

Evolution structurelle:
L’accroissement de l’activité a une incidence sur l’actif immobilisé puisqu’il peut nécessité l’acquisition de nouveaux matériels et machines , locaux de distribution …
Nous constaterons donc une augmentation du total bilan

Les indicateurs facilitant cette mesure sont :
Le taux de rendement apparent de l’équipement VA / Immobilisation de production
Le taux d’investissement productif : Investissement de production /VA
Le taux d’emploi des amortissements : investissements de production /dotations aux amortissements

Evolution d’exploitation :
L’actif circulant se voit perturbé , ( stock , créance clients ..
Le passif peut également évolué en fonction des délais fournisseurs négociés en parallèle.

Evolution de la trésorerie


Analyse dynamique

Evolution du BFR
Le BFR résultant du cycle d’activité achat-production-vente, il est forcement impacté par une politique de croissance pour les activités ayant un cycle long.
En cas de croissance, l’évolution du BFR est un critère à surveiller. Une augmentation des volumes peut provoquer des hausses importantes des besoins financiers liés à l’exploitations. La production mobilise plus de ressources , les créances à l’égard des clients gonflent , les stock éventuels croissent, les difficultés de trésorerie peuvent apparaître. Le FR résulte de la politique d’investissement et de financement des dirigeants.

Le ratio d’activité CA/investissement , permet de calculer les ventes issues de l’investissement.
Pour avoir une vue globale de la politique d’investissement , il convient de prendre en compte le taux d’investissement en actifs d’exploitation : équipement + BFRE / VA

Dans le cas d’une entreprise en croissance ce taux s’accroit les premières années puis décroit au fur et à mesure du retour sur investissement pour finir par se stabiliser en présence d’investissement ultérieurs réguliers de renouvellement de l’outil




Conclusion :

La politique de croissance est une étape incontournable dans la vie d’une entreprise si celle-ci veut perdurer.
En tant que banquier, nous nous devons d’accompagner l’entrepreneur afin d’assumer pleinement notre rôle dans le financement de l’économie locale.
Les éléments comptables et notre connaissance du marché nous permettent de juger et de mesurer notre implication financière, cependant comment aider le chef d’entreprise dans son choix entre autofinancement et endettement pour financer ses investissements?

François
Invité


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