Expliquez pourquoi un excès d’épargne peut être un danger pour la croissance ?

Questions 55 : Expliquez pourquoi un excès d’épargne peut être un danger pour la croissance ?
Réponse :
L’épargne est traditionnellement considérée comme la source principale du financement des investissements, et à travers ses divers formes (liquide ou longue) constitue la source d’accumulation du capital. Une insuffisance de l’épargne porte préjudice à la croissance économique.
Elle est aussi le complément de la consommation dans le PIB (revenu), et un arbitrage planifié entre consommation et épargne peut mener à bien une économie. Or que les Etats peuvent rencontrer des situations de déséquilibre soit insuffisance ou excès d’épargne.
On entend toute fois parler d’une insuffisance d’épargne et déficit budgétaire des Etats qui recourent à des capitaux étrangers, alors qu’un excès d’épargne peut vraiment ruiner une économie.
Mettant en relief à ce sujet les deux courants opposés, classique et keynésien
On trouve que pour Say l’offre crée sa propre demande, il ne peut y avoir une crise de surproduction qui découle d’une insuffisance de la demande. Et si le marché fonctionne correctement il devrait conduire à un équilibre entre l’épargne et l’investissement puisque chez les classiques la thésaurisation est impossible parce que l’épargne rencontre toujours l’investissement correspondant.
Contrairement pour Keynes, l’offre ne crée pas sa propre demande
En 1er lieu, il ne peut pas y avoir forcement un équilibre entre l’offre et la demande des capitaux et l’effet de thésaurisation existe.
Les ménages peuvent désirer conserver leurs épargnes sous forme de liquidité (monnaie) plutôt que de les transformer en titres, la monnaie peut être désirée pour elle-même, à des fins de spéculation ou pour des motifs de précautions, ou manque d’un meilleur emploi (achats reportées).
Et en 2eme lieu, il peut y avoir une crise de surproduction et l’investissement ne dépond pas de la quantité d’épargne nécessaire mais aussi de la quantité de débouchés anticipés (la demande effectives)
Une situation d’excès d’offre peut résulter d’une insuffisance de la demande effective des ménages qui privilégient l’épargne de précaution face à un avenir incertain, voir même une épargne de spéculation. L’excès d’épargne est alors la manifestation d’une insuffisance de débouchés pour l’activité économique, et constitue par ailleurs une source de sous-emploi du facteur travail. La croissance économique peut être ainsi insuffisante.
Pour une telle situation Keynes préconise la conception de l’Etat-providence (l’opposé le l’Etat-gendarme des classiques) selon laquelle l’Etat doit jouer un rôle actif dans l’économie d’un pays (la recherche de la croissance économique), qui parmi ses fonctions, la fonction de redistribution qui permet de corriger les inégalités de la répartition primaire des revenus, et soutenir les bas salaires, pour Keynes la propension à consommer est plus élevées pour cette catégorie.
Aussi il favorise la politique de relance de la part de l’Etat, selon Keynes un déficit budgétaire est une action positive s’il permet de relancer la croissance d’une économie. « L’Etat doit se substituer aux entreprises en matière d’investissement et d’emploi. Il doit produire et embaucher lui même, notamment à travers une politique productive, par exemple de grands travaux.
Une hausse de la production et du niveau de l’emploi a pour effet une hausse du revenu national. Cela a pour conséquence une augmentation de la demande de biens de consommation de la part des ménages et des biens de production de la part des entrepreneurs.
Les entrepreneurs forment alors une prévision optimiste et constatent une hausse de la demande effective. A leur tour ils sont incités à augmenter le niveau de la production et le niveau de l’emploi.
Donc les entreprises prennent le relais de l’Etat dans la relance de la croissance, le déficit budgétaire des Etats sera alors résorbé par l’augmentation des recettes fiscales sur les entreprises et sur les ménages »